Pour faire court, disons-le clairement : non. Mais la tentation sera sûrement trop forte pour que vous vous contentiez de ce conseil lapidaire. Je vais donc argumenter mon propos.
En fait, le problème ne vient pas du produit ou du service lui-même, mais de ce que sa gratuité implique. Car il existe bien entendu d’excellentes offres gratuites, comme par exemple Gmail, Flicker, Youtube… En revanche, elles sont le plus souvent assorties d’une contrainte imposée ou inhérente. Et toute la difficulté consiste à déterminer le niveau d’acceptabilité de ces contraintes.
La messagerie Gmail et le réseau social Facebook constituent d’excellents exemples. Le bénéfice de leur usage n’est plus à démontrer, mais vous vous faites partie des utilisateurs, vous n’avez probablement pas lu leurs conditions d’utilisation. Or savez-vous par exemple que celles de Gmail autorisent Google à lire le contenu de vos mails, et à exploiter commercialement ces informations ? Même punition même motif pour vos photos sur Facebook. Souvenez-vous de cette soirée arrosée entre collègues qui s’était terminée de façon peu glorieuse pour vous, et qu’un indélicat avait publié sur sa page. Eh bien vous pourriez la retrouver en 4×3 en bas de chez vous ! Une situation que résume imparfaitement la fameuse maxime « Si quelque chose est gratuit, vous êtes probablement le produit ».
Autre catégorie de contraintes, la qualité de service et le support technique. Imaginons que votre site Web s’appuie sur un thème gratuit, et vous venez de découvrir qu’il pose un gros problème de compatibilité avec un autre élément. Vous dépendrez alors entièrement du bon vouloir et de la disponibilité de son auteur. Mais s’il a décidé de passer à autre chose, ou que ses coordonnées sont inaccessibles ? Le problème se pose de façon identique avec les services gratuits fournis par vos proches.
Vous avez compris l’idée, le gratuit peut avoir un prix, tout particulièrement quand les choses tournent mal. En revanche, dans le cadre d’une relation contractuelle payante, vous savez ce qui va se passer. C’est un peu le principe de l’assurance. Rien ne vous oblige à souscrire à cette protection, mais vous ne pourrez blâmer que vous-même en cas de sinistre. Alors, que diriez-vous d’en profiter pour faire un petit bilan ?