Les réseaux sociaux font penser au far ouest par de nombreux aspects : des règles floues dans l’esprit de beaucoup, aux raisons d’être mystérieuses voire très contestables, et appliquées un peu aléatoirement suivant les cas. De plus, certaines entreprises les abordent avec une ingénuité désarmante, inconscientes de la difficulté réelle et des risques qu’elles courent en se lançant dans la plus grande improvisation. Ou la tête pleine de préjugés. Tenteriez-vous la traversée de l’Atlantique à la rame avec un simple ciré, une boîte de sardines et un paquet de petits-beurre ? Certaines, oui.
Je vous propose donc de voir rapidement les trois causes principales d’échec, afin d’éviter habilement ces obstacles.
1 – Croire que nos clients fonctionnent comme nous.
Qu’il s’agisse de perceptions, d’attentes, ou encore de goûts, nous avons souvent tendance à considérer un peu vite que nos clients et prospects fonctionnent comme nous. Je suis régulièrement confronté à ce biais sur de très nombreux sujets avec les miens. Quand j’attire leur attention sur les conséquences possiblement néfastes d’un de leur choix, j’entends souvent :
- « Mais moi j’aime ça » (ou le contraire) : Tant mieux, mais vous n’êtes pas votre propre client.
- « Mais personne ne s’est jamais plaint » : Ça n’a en rien valeur d’approbation. Les mécontents sont tout simplement passé à autre chose ou à un autre fournisseur sans vous le signaler.
Revenons plus spécifiquement aux réseaux sociaux. Quand j’aborde le sujet, j’entends régulièrement « Je n’aime pas ça », ou encore « c’est un truc de jeunes ». Dommage si vous partagez ces perceptions, car le problème n’est pas là. Personnellement, je n’aime pas la comptabilité, mais je suis bien obligé d’en manger un peu.
Avec Facebook, LinkedIn et compagnie, il ne s’agit pas de goûts ou d’affinités, mais d’opportunités commerciales. Vos futurs clients se moquent bien de votre opinion sur ces outils, ils les aiment et les utilisent. Profitez-en.
La deuxième justification pour ne pas agir sur ce terrain vient de préjugés ou clichés hors de propos :
- « Ça n’a aucun intérêt, les gens y partagent la photo de leurs repas et autres détails inintéressants de leur vie » : Absolument vrai, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Il existe aussi une quantité incroyable de publications très intéressantes. Pourquoi pas aussi les vôtres ?
- « Il n’existe aucune confidentialité, et mes données pourraient se retrouver aux quatre coins de la planète » : Il s’agit effectivement d’un vrai problème pour les particuliers qui ne font pas l’effort de mettre leur nez dans les réglages de confidentialité, ni de lire les clauses d’utilisation de la plateforme. Toutefois, vous êtes une entreprise, pas un particulier. Et vous souhaitez justement rendre accessible au plus grand nombre ce que vous publiez. Où se trouve le problème ?
2 – Croire que notre enthousiasme et le fait d’avoir réfléchi au sujet depuis longtemps garantit un passage à l’action sans un nuage
Statistiquement, ce genre de préjugé vous conduira droit dans un platane au bout d’un moment. Je ne compte plus le nombre d’entrepreneurs m’ayant avoué que leur compte Facebook ou autre prenait la poussière depuis des mois.
Voyons un peu les principales variantes.
- « J’ai plein d’idée, je ne manquerai pas de sujets » : Ce sentiment est aussi courant qu’infondé. Si vous publiez régulièrement du contenu (et vous devriez), je vous garantis que écluserez votre stock bien plus rapidement que vous ne le pensez.
- « Ecrire des petits articles prend peu de temps » : Dans vos rêves ! Le temps nécessaire n’est pas directement proportionnel à la taille. Trouver un bon sujet, la façon la plus appropriée de le traiter … requiert un effort identique pour un petit article comme pour un pavé.
- « Les illustrations sympa et gratuites pullulent sur Internet » : Effectivement, mais avec un inconvénient de taille : son illégalité totale. Le fait que les framboises sur l’étal du primeur vous tendent les bras ne signifie pas que vous pouvez vous servir librement.
3 – Croire qu’on peut largement se passer des réseaux sociaux
Dans le principe, pourquoi pas. Une entreprise peut se passer de beaucoup de choses, mais pas de clients. Or par les temps qui courent, ils ont tendance à se faire aussi discrets qu’une violette dans un sous-bois.
Alors forcément, j’ai tendance à bondir sur place quand j’entends des choses comme :
- « Je fonctionne très bien sans depuis 15 ans » : Oui, et tout porte à quoi que la situation économique va continuer à vous apporter une croissance sans effort, n’est-ce pas ? Il s’agit malheureusement d’un grand classique consistant à ne se préoccuper de marketing que quand les choses tournent mal. Tsssssssss.
- « Il n’y a rien à gagner à être présent sur les réseaux sociaux » : Non, effectivement. A part toucher des millions voire des milliards de futurs clients potentiels. Allez les chercher là où ils se trouvent. En ligne.
Voilà. J’espère avoir attiré votre attention sur les pièges et travers les plus problématiques. A vos claviers.
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