En ces temps économiquement plus troublés que jamais, nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi ou risquent de se retrouver rapidement dans cette situation. Vu la vivacité du marché de l’emploi, la perspective de créer son propre emploi apparaît souvent comme une piste très prometteuse. Et le dropshipping fait parfois figure d’eldorado.
En tout cas, de nombreux marketeurs d’opérette le présentent comme tel, inondant les réseaux sociaux de publicités racoleuses autant que trompeuses. En résumé, il n’y aurait qu’à adopter cette martingale miraculeuse pour s’enrichir en deux coups de cuillère à pot. Malheureusement, la réalité s’avère sensiblement différente.
Rappelons d’abord le principe. Le dropshipping consiste à vendre en ligne des produits dont vous ne gérez ni le stock, ni l’expédition. Typiquement, ces produits viennent de Chine, où ils sont fabriqués dans des conditions humaines et écologiques rarement idéales pour dire les choses pudiquement. Sans parler du respect des normes de sécurité et sanitaires extrêmement élastiques, ainsi que de la conformité parfois très approximative des produits à ce qui est annoncé. Si vous ne pouvez surveiller en permanence l’usine concernée, comment savoir si les caractéristiques ou la composition n’ont pas changé subrepticement ? Pourtant, en tant que vendeur, vous êtes responsable de tout cela.
Naturellement, on ne peut pas le reprocher aux marketeurs que j’évoquais. En revanche, ceux-ci minimisent ou escamotent froidement plusieurs autres contraintes et obligations. Ainsi, sur le plan fiscal, même si la logistique échoit à vos fournisseurs, vous devez tout de même déclarer en douane les produits importés, et payer les droits associés ainsi que la TVA le cas échéant. Forcément, ça met déjà un bon coup de canif dans la rentabilité escomptée. Mais Bercy vient de siffler la fin de la récréation, et semble vouloir prendre le taureau par les cornes.
Ca n’est pourtant pas tout. Laisser l’expédition aux bons soins du constructeur ne vous dispense pas du suivi ni de la responsabilité de la logistique. Les colis qui se perdent, qui tardent à arriver, qui sont bloqués en douane ou en transit, ou encore qui arrivent endommagés, voire avec un contenu non conforme, personne d’autre que vous ne les gérera. Là encore, votre marge risque d’en prendre un grand coup sur le museau. Enfin, il va falloir aussi gérer le SAV, et avancer les produits de remplacement ainsi que les remboursements. D’autant que les frais d’expédition seront le plus souvent à votre charge.
Conclusion, le dropshipping, « c’est beau comme une chanson d’Abba », pour reprendre la célèbre expression du film Muriel. Mais dans la vraie, ça ne se passe pas sans heurts. Les AliExpress et autres Wish proposant de la camelote à deux francs constituent des miroirs aux alouettes pour les entrepreneurs. Il est trop tard pour s’y mettre, et le jeu en vaut moins que jamais la chandelle. Suivez mon conseil, investissez votre énergie ailleurs.
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