Chacun d’entre nous peut le constater au quotidien, le franglish est partout : sweat, jogging, incentivé, overbooké, au top… Et l’usage généralisé des SMS n’a rien arrangé, les corrections automatiques intempestives ayant souvent bon dos. Certains s’en énervent, voire s’exaspèrent de façon très démonstrative, en traquant sans ménagement les « contrevenants ».
Sur le fond, je pense qu’ils ont raison. Nos cousins québécois font bien de tenir bon, encore qu’ils montrent parfois quelques indulgences surprenantes vis-à-vis du franglish. Car si nous lâchions définitivement l’affaire, je suis convaincu que de reculade en réforme, nous arriverions rapidement à une espèce de sabir affligeant, sans sel, nuance ou subtilité.
Ceci étant dit, je voudrais signaler à ceux qui manifestent leur opposition au franglish plus vigoureusement que moi qu’il ne fallait pas perdre la bataille des plaines d’Abraham en 1759, ce qui a entrainé notre départ du Québec, ni vendre la Louisiane aux américains en 1803. Aujourd’hui, la langue anglaise mène d’autant plus le bal que la prédominance américaine est écrasante, et nous avons malheureusement agi très activement en ce sens. Forcément, son influence se fait sentir comme celle du français qui a irrigué de nombreuses autres langues pendant deux siècles et demi. Bref, il va falloir nous accommoder de cette envahissante présence (en attendant la vague chinoise ?).
Sur tous les aspects informatiques, nous payons aussi notre retard technologique. Comme les innovations en la matière viennent d’outre atlantique, nous héritons en prime du vocabulaire associé. A l’exception notable d’ « ordinateur », qui date d’un temps où nous avions encore des prétentions en la matière.
Depuis, nous nous contentons d’agir en réaction, et surtout bien trop tardivement. Rien ne sert de se préoccuper de trouver un terme français une fois que l’usage de sa version anglaise s’est imposé : partagiciel, téléverser… Ces louables tentatives devraient intervenir très en amont pour avoir une chance de prendre.
Alors oui, j’avoue, le flot permanent d’innovations venues d’ailleurs dans la haute technologie a eu un peu raison de ma résistance. Et puis aussi la conviction que la réelle urgence en matière de langue ne se trouve plus là. Accrochez vos ceintures, et regardez un peu ce festival.
Mais promis juré, chaque fois qu’un équivalent français censé et compréhensible existera, je l’emploierai.
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