Simplifiez-vous la pratique de l’innovation

Nous sommes tous conscients de ce que ce petit ingrédient a de magique et d’efficace pour notre communication, et plus globalement pour l’ensemble de notre activité professionnelle. Cependant, nous savons l’innovation aussi fugace et pudique qu’une violette dans un sous-bois. Comment alors en récolter une bonne portion sans y consacrer un temps déraisonnable ?

Certains ont cru que ChatGPT et consorts allaient y remédier pour eux, mais force est de constater qu’il ne s’agit pas franchement d’un point fort de l’intelligence artificielle. L’analyse, le traitement, la synthèse, oui. La créativité, moyennement.

Pourtant, une petite méthode simple nous tend les bras. Elle repose sur sept actions triviales qui gagnent à être cumulées.

Substituer : Il s’agit de remplacer un paramètre par un autre. Par exemple remplacer un ingrédient dans un plat par un autre inhabituel.
Combiner, à savoir associer plusieurs éléments entre eux pour créer quelque chose de nouveau (au travers de la fameuse destruction créatrice, par exemple).
Adapter : en l’occurrence, modifier un élément pour qu’un ensemble s’adapte à un nouveau contexte ou à un usage différent. Ex : un emballage à ouverture facile pour les enfants.
Modifier (ou magnifier) : En agissant sur la taille, la couleur ou encore le design, un objet ou même une idée les industriels et les politiques font souvent du neuf avec du vieux.
Proposer de nouveaux usages : Le recyclage en est l’exemple type. Des bocaux vides en objets de décoration, des palettes en mobilier de jardin…
Eliminer : En réduisant ou en supprimant des étapes, des éléments ou des ingrédients jugés secondaires, comme les morceaux de pistache caramélisés dans la glace à ce parfum (honte à mon glacier).
Réorganiser, en changeant l’ordre ou la structure d’un processus afin d’obtenir une amélioration de l’efficacité globale.

Melissabug Thinking GIFfrom Melissabug GIFs

Cette méthode porte le nom de SCAMPER, l’acronyme des sept actions listées. Elle a le mérite de la simplicité ainsi que de l’efficacité. Mais pour aller plus loin, je ne saurais trop vous conseiller de considérer notamment que le changement et l’innovation peuvent intervenir à deux niveaux : changer les choses et changer leur perception (en faisant notre deuil de l’ancienne situation).

Par ailleurs, l’innovation (le changement dans la continuité de l’existant) diffère de la créativité (qui implique elle la rupture, en regardant les choses différemment). Dans le processus d’innovation, il convient aussi de séparer l’imagination et le jugement. Ainsi, certains préconisent dans un brainstorming de séparer les participants en deux groupes, qui chercheront alternativement les aspects positifs et négatifs des idées émises, mais ne joueront jamais le même rôle en même temps.

Enfin, innover revient souvent à combiner deux choses qui n’ont rien à voir, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Ces idées, l’excellent consultant spécialiste de la question Luc de Brabandère les développe lumineusement dans une série de conférences disponibles sur YouTube. J’avais eu le plaisir d’assister à deux d’entre elles. Vous m’en direz des nouvelles.