Comme tous les professionnels, que vous aimiez cela ou non, vous écrivez forcément. Des courriers, des contributions sur vos réseaux sociaux de prédilection, le contenu de vos plaquettes, des propositions commerciales… Et forcément, vous faites parfois/régulièrement/sans arrêt (biffer les mentions inutiles) des fautes. Du petit oubli d’un accent ou d’un doublement de consonne à l’affreuse faute de français, telle que la confusion entre infinitif et participe passé d’un verbe du premier groupe. Et pourtant, vous vous relisez !
Rassurez-vous, c’est normal. Comme tous nos sens, la vue est soumise à l’interprétation de notre cerveau. Or, pour nous faciliter la vie, celui-ci opère un tri. Si nous ne repérons pas une faute dès le début, il finit par considérer qu’il ne s’agit pas d’une information significative, et qu’elle fait partie du paysage. Résultat, nous pouvons relire un passage farci d’erreurs sans rien soupçonner.
En fait, il n’existe qu’une solution vraiment efficace : se faire relire par une paire d’yeux frais (voire plusieurs), qui ne serait pas intervenue dans la rédaction du passage concerné. Du coup, le cerveau de votre relecteur n’aura pas subi ce phénomène d’accoutumance à vos fautes. C’est le principe du circuit de relecture en vigueur dans la presse ou chez un éditeur. Mais encore faut-il avoir quelqu’un sous la main au bon moment.
À défaut, un peu de méthode peut limiter la casse, au moins dans la construction globale de votre texte. Mais moyennant il est vrai pas mal d’huile de coude. Vous venez de changer un mot ou une expression ? Eh bien relisez tout ! Oui oui. Pas que la phrase ou le paragraphe. Car ce que vous venez de changer sert peut-être de charnière entre deux passages, ou qu’une autre partie y fait directement référence.