Depuis septembre dernier, un litige opposant Automattic (l’éditeur de WordPress) à WP Engine distille une ambiance délétère. Si vous ne le connaissez pas, ce dernier n’est autre qu’un des gros hébergeur américain de sites, ainsi qu’un éditeur d’extensions réputées et du fameux émulateur d’environnement WP Local. Accessoirement, l’entreprise collabore aussi très activement au développement de WordPress.
Pas assez cependant aux Yeux de Matt Mullenweg, PDG de ce dernier, qui a qualifié WP Engine « d’entité parasite ». En gros, celle-ci ferait indûment son beurre sur le dos de WordPress de façon disproportionnée. Une vieille lubie de ce dernier est également ressortie : un usage « abusif » de la marque WordPress. Comprenez que personne ne devrait, selon l’entreprise, intégrer WP à son nom ou à celui de ses produits !
Depuis, noms d’oiseaux et coups de théâtre s’enchaînent, dont des coups bas ahurissants. Ainsi, les sites hébergés par WP Engine ne peuvent plus accéder aux thèmes et extensions du répertoire de wordpress.org. Puis M. Mullenweg a exigé de WP Engine une redevance de 8% de son chiffre d’affaires. Pire, WordPress s’est accaparé une extension bien connue de WP Engine, ACF, en la distribuant sous un autre nom. Surtout, en pointant le lien d’ACF vers « sa » version, et en rendant gratuite la version pro de la fameuse extension. Bien que légale, la démarche est incroyablement déplacée.
Je ne vais pas vous imposer toutes les mesquineries imaginées par le PDG un brin mégalomaniaque, mais ces facéties ont poussé pas loin de 160 employés d’Automattic à partir en même temps que sa directrice exécutive. Autre conséquence, certains éditeurs de poids se sont retirés du répertoire officiel. Un référé a fort heureusement mis le holà à cette hystérie.
Mais M. Mullenweg en a aussitôt rajouté une couche, en décrétant une pause temporaire pendant les fêtes sur une bonne partie des services en open source de WordPress.org. De quoi permettre à la pression de retomber, ou au contraire laisser la communauté de faire du mauvais sang. De fait, le PDG joue avec le feu, car les développeurs commencent à suer à grosses gouttes. Remonte aussi à la surface un désagréable flou juridique jamais dissipé, à propos de ce qui relève de la fondation WordPress ou d’Automattic.
Comme souvent dans ce genre de cas, l’ambiance collaborative gentiment baba cool qui régnait jusqu’ici dans le monde WordPress change radicalement dès lors qu’il est question de gros sous. Bien malin qui pourrait devenir comment va se solder cette histoire déplorable. Ce qui est certain, c’est que l’écosystème WordPress (hébergeurs, éditeurs de thèmes et extensions, prestataires…) tutoie annuellement les 10 milliards de dollars, grosso modo deux de plus que le PIB du Kosovo en 2021. Avec un tel gâteau, je ne peux pas croire qu’une solution tardera à émerger. Et vous, qu’’en pensez-vous ?
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