Comme tous les outils de création de sites Web, WordPress s’appuie sur un composeur de page. Ou plutôt des composeurs de pages. Pourtant, pendant des années, il s’est contenté d’un immonde éditeur de texte. La nature ayant horreur du vide, un premier vrai composeur de pages est apparu en 2011 (Visual Composer, devenu depuis WP Bakery). Mais celui-ci accuse le poids des ans. S’il continue à bénéficier de mises à jour, il n’offre plus aucun avantage concurrentiel sérieux.
Et dans son sillage, accompagnant le succès persistant de WordPress, il a été rejoint par de nombreux concurrents bien plus dynamiques : Elementor, Beaver Builder, Divi, Brizy… Une liste incroyablement longue, à la hauteur du besoin et des 40% de parts de marché de WordPress. Mais en 2018, patatras ! Automattic, l’entreprise derrière notre CMS préféré, a pris le taureau par les cornes. Exit le vilain éditeur de pages intégré, qui laisse enfin la place à Gutenberg, un vrai composeur de pages.
Un de plus ? Pas vraiment, car il présente deux avantages de taille par rapport à ses concurrents. D’abord, il est entièrement gratuit, et ensuite, il fait partie intégrante de WordPress. Il lui a bien fallu deux ans pour arriver à maturité, puis remporter les suffrages des utilisateurs, dont les agences de création. Pourtant, tous ses prédécesseurs subsistent, y compris les moins crédibles. La raison principale tient à une fort logique inertie du marché.
Avant tout, un nombre impressionnant de sites ne bénéficie que de de peu voire d’aucune mise à jour. Selon l’éditeur de services de sécurité Sucuri, la proportion serait d’environ 36%. On se doute bien que leurs propriétaires envisagent encore moins une refonte complète pour passer à un composeur de pages plus moderne. Du coup, cela explique que des millions de sites continuent à s’appuyer sur des antiquités comme WP Bakery, et des cochonneries encore plus exotiques.
Mais à l’autre extrémité du spectre, Elementor et Divi témoignent pourtant toujours d’une belle vivacité. Je pense qu’il s’agit simplement d’une prime à l’ancienneté plus ou moins méritée. Techniquement, ils tiennent globalement la route. Et surtout, le Web regorge depuis longtemps d’article élogieux à leur sujet. A ce gage de respectabilité néanmoins discutable se superpose un immobilisme compréhensible de la part des agences de création. Celles-ci maîtrisent leur composeur préféré depuis des années, et n’ont nulle envie de tout reprendre de zéro. Logiquement, l’écrasante majorité de leurs clients ne comptent pas plus leur demander de tout refaire pour rester à la page, sans plus de bénéfices.
Bien qu’il n’existe aucune statistique précise d’usage de tel ou tel, il semble que Gutenberg accapare déjà environ 20/25% de parts de marché. Elementor prendrait lui à peu près 60%, WPBakery 20%, Beaver Builder 10% et Divi 7%. Mais il me m’apparaît comme inévitable qu’une grande majorité de sites passe progressivement à Gutenberg. La politique tarifaire des principaux éditeurs témoigne d’ailleurs d’une certaine inconséquence et une inquiétude compréhensible. Elementor alterne même hausses et baisses importantes, tandis que Divi a fortement augmenté.
L’innovation des plus gros ainsi que le service qu’ils apportent justifient encore partiellement leur rôle. Pourtant, je pense que leurs jours sont comptés. Si votre site s’appuie sur l’un d’entre eux et pas sur Gutenberg, pas de panique. Les meilleurs ne disparaitront pas en un jour, et resteront pour leurs auteurs une source de revenus par leurs mises à jour.
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