Fatigués de la pensée positiviste ? De ne pouvoir choisir sur Facebook qu’entre cliquer sur « J’aime »… ou ne rien faire ? Régulièrement, le serpent de mer refait surface. Facebook nous préparerait enfin un bouton « J’aime pas ». C’est son PDG qui a lui-même relancé dernièrement la machine, sans toutefois s’engager à quoi que ce soit. Ça n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il aborde le sujet dans ce sens, mais l’affaire semble se préciser.
Toutefois, la prudence s’impose. Ce que certains attendent, c’est de pouvoir manifester leur désaccord avec le contenu d’une publication. Mais la vision du « J’aime pas » par Mark Zuckerberg semble sérieusement différente : « Ce que les utilisateurs veulent vraiment est la possibilité d’exprimer leur empathie » ! Pardon ? Vous avez bien compris. Un « J’aime pas », mais dans un sens positif. Comme quand vous venez d’évoquer votre désespoir face au déréférencement de la Häagen Dazs à la fraise par la centrale d’achat de votre supermarché, et qu’un ami tente de vous soutenir en partageant votre désapprobation : « J’aime pas » non plus, je suis avec toi. Bref, ça sent le roussi pour un vrai « J’aime pas ».
Sur le fond, nous en avons tous forcément rêvé un jour, mais personne n’aurait bien sûr envie d’en faire les frais. Et à plus forte raison d’être blessé par un usage abondant de cette arme de démoralisation massive. Par ailleurs, la possibilité de publier un commentaire négatif est déjà ouverte à tous. Faut-il vraiment un moyen de plus pour en mettre une seconde couche ? Enfin, l’outil n’irait pas sans conséquences fâcheuses sur les usages professionnels, notamment en publicité. Alors tout bien réfléchi, j’aime pas « J’aime pas ».