Bien que je ne ressente pas particulièrement d’affinités avec la sociologie, je ne cesse d’être surpris par les sentiments parfois très négatifs exprimés par nombre de nos contemporains vis-à-vis des réseaux sociaux. Naturellement, il y a des choses à redire sur le sujet. Ils devaient initialement favoriser les échanges et la diffusion de la connaissance, alors qu’ils partagent souvent l’ignorance et les antagonismes.
Cependant, je m’amuse souvent des effets de manches de leurs opposants déclarés, tout particulièrement à propos de Facebook. Et venant de ceux qui, après avoir partagé le moindre acte de leur vie sur cette plateforme (genre je suis en train de manger une entrecôte en terrasse au Balto), prennent la posture du résistant en peau de lapin et déclarent avec grandiloquence « J‘ai décidé de quitter Facebook ». Le tout sur Facebook, bien sûr, dont les trois milliards d’utilisateurs voient d’un coup leur vie basculer à cette nouvelle. Comme si la Terre allait s’arrêter de tourner. Comme si leur indignation face aux turpitudes réelles ou supposées des réseaux sociaux allait leur valoir une médaille et chambouler nos contemporains.
Il faut en fait traduire ce genre de propos par « Je ne partage pas les valeurs de cette vilaine multinationale américaine qui n’a que le profit en tête et ne se soucie en rien de nos vies privées ». Entendons-nous bien, au-delà de tout jugement moral, il existe quand même plusieurs milliards de terriens qui estiment y trouver leur compte. Personnellement, je ne demande pas à mes fournisseurs, et encore moins ceux qui m’offrent gracieusement un service, de partager mes valeurs ou mon style de vie.
Et mes données personnelles, revendues à prix d’or à n’importe qui ? Déjà, je le rappelle, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Même si les Français veulent souvent penser le contraire. Ce service a un coût, et nous le connaissons d’emblée : certaines de nos informations personnelles. Personnellement, j’y trouve mon compte, et personne ne m’oblige à accepter l’échange. Et puis il existe aussi des réseaux sociaux privés, qui ne vous demanderont eux que de l’argent. Vous préférez ? Alors, visitez donc GroupApp, Circle, Uuki, et tant d’autres.
Par ailleurs, ça me rappelle avec amusement ces rares opposants d’opérette qui mettent un point d’honneur, sans trop savoir pourquoi, à refuser systématiquement les cookies proposés par quasiment tous les sites, et qui oublient leur rôle : mémoriser nos centres d’intérêt pour coller au mieux à nos attentes dans les suggestions qu’ils nous font ainsi que dans le choix des publicités qu’ils nous soumettent.
Bref, rien ne nous force à partager des informations que nous préférerions garder pour nous-mêmes. Ni à aimer les entreprises qui les gèrent. A nous d’aller y cherche ce que nous voulons, et de laisser le reste de côté. En ce qui me concerne, j’y trouve par exemple de nombreuses sources d’informations de grande valeur sur les sujets techniques qui m’intéressent. Et j’évite soigneusement les débats politiques généralement stériles et ne produisant que du stress pour tout le monde.
Alors quelle place pour les réseaux sociaux dans notre vie ? Eh bien offrir un moyen simple de réunir les gens partageant les mêmes centres d’intérêt. Et c’est déjà beaucoup.
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