Ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé. Je viens de survoler une présentation PowerPoint qu’un client comptait employer comme support pour inaugurer un cycle de webinaires sur ses réseaux sociaux. Bilan : assommante, cumulant pour moi toutes les erreurs possibles, et passant du coup à côté de tout espoir raisonnable d’une quelconque efficacité.
Si je devais résumer mes impressions en trois mots, ce serait overdose, illisible et moche. Overdose, car la moindre diapo était saturée de textes et de schémas incompréhensibles. J’aurais été bien en peine d’en tirer une courte synthèse, ni même un simple message. Bref, je n’ai pas eu le déclic, et j’en suis ressorti avec l’impression d’avoir ingurgité un Paris-Brest pour six personnes.
En fait, la valeur du webinaire devrait venir ce l’intervenant raconte, et son support ne devrait en constituer qu’une simple illustration, pas le fond. Ne confondons pas avec un livre, car si vous vous contentez de lire votre support, à quoi servez-vous ? Et vos spectateurs ne sont pas venus pour lire sur un écran. Autant leur envoyer un email, à ce compte. Sabrez sans états d’âme le superflu, ne visez pas l’exhaustivité. Vous pourrez toujours approfondir des points précis en fonction des réactions de l’audience.
Mon client m’a par ailleurs objecté que sa présentation PowerPoint lui servait aussi de pense-bête, pour ne pas risquer d’oublier des aspects importants de son riche contenu. Pourtant, la fonction note alliée au mode présentateur assure idéalement ce rôle. L’écran de votre ordinateur vous montre vos notes (et à vous seul), et celui de l’audience (moniteur, projecteur…) ne contient que les diapos.
À propos d’illustrations et d’éventuelles prétentions artistiques, levez tant que possible le pied sur les animations ou les vidéos, car votre audience vient vous voir et écouter vous. Et elle va surtout ressentir quelque chose, avant éventuellement de chercher à comprendre. Jouez donc sur des illustrations simples, claires, qui attirent l’attention et font éventuellement réagir. Misez par exemple sur l’émotion ou l’humour. Sur des analogies soignées. Ou optez pour des ruptures de schémas mentaux, en montrant autre chose que ce qui est attendu. Rien de tel pour réveiller une salle. Écumez s’il le faut les principales banques d’images pour trouver votre photo choc, il n’y a rien de tel pour faire passer un message choc en une seconde.
Mais gardez toujours en tête leurs attentes, leurs préoccupations, leurs sentiments d’appartenance, leurs émotions… Evitez en revanche les abstractions mystérieuses pour beaucoup. Restez dans le concret, simplifiez, appuyez-vous éventuellement sur une histoire personnelle à laquelle ils pourront s’identifier. Et surtout, ne perdez jamais de vue votre message principal, ni votre appel à l’action qui devrait inévitablement clôturer votre intervention.