Retenir l’attention n’a jamais été aussi ardu que maintenant. Les gens sont peu disponibles, sursollicités (téléphone, SMS, email, WhatsApp…), et ni l’actualité ni la situation économique ne constituent des sources d’apaisement ou de sérénité. Cette question d’attention n’a donc rien d’anecdotique, qu’il s’agisse d’un article, d’une présentation, d’un atelier ou encore d’une formation.
La solution existe pourtant et porte un nom simple : le contrepied. Ayant personnellement une tendance naturelle à la contradiction (et à l’ironie), la chose ne me pose pas de problème. Mais il faut néanmoins veiller attentivement à certains points.
D’abord, suivre les « vérités établies » en la matière, avant de basculer de manière abrupte sur une perspective très contradictoire avec ce qui précédait. Celle-ci doit correspondre à votre vrai point de vue. Vous pourriez aussi commencer par une étude de cas à contre-courant, préparez le terrain en reconnaissant quelques failles, avant d’expliquer pourquoi vous n’y croyez pas du tout. Mais vous devez rester crédible et factuel pendant les deux phases, en appuyant vos arguments sur des données solides.
Concrètement, il ne s’agit pas de provoquer, mais d’offrir une nouvelle perspective. Si je reviens plus précisément à notre objectif, maintenir l’attention, cette technique rompt la monotonie de notre propos, d’autant que le consommateur de notre communication se trouve probablement dans une situation assez passive (regarder notre vidéo ou notre atelier). Or l’enchaînement de propos convenus ou sans surprise crée naturellement une certaine inattention, voire une franche somnolence.
Au contraire, le contrepied provoque une dissonance cognitive instantanée, qui oblige le cerveau de nos lecteurs/auditeurs à nous accorder plus d’attention pour dissiper cet inconfort et comprendre ce qui se passe. En plus du retour d’une attention soutenue, vous obtiendrez également un bonus appréciable. À savoir une qualité de mémorisation accrue due à l’effet de surprise.
Le choix du support peut produire le même effet. Remplacer par exemple l’email par l’envoi d’un fax (plus personne ne fait ça), ou d’un courrier papier, idéalement manuscrit, avec une enveloppe timbrée et une adresse également manuscrite. Autre variante : le message en vidéo. Je vous explique la technique dans « Envoyez des emails qui accrochent vraiment ».
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